Car vous n’avez pas vu ses traits (Dt. 4, 15) : Oh! quelle sagesse chez le législateur!
Comment faire une image de l’Invisible? Comment représenter les traits de ce qui n’est à nul autre pareil?
Comment représenter ce qui n’a ni quantité ni grandeur ni limites?
Quelle forme assigner à ce qui est sans forme ? Que fait-on ainsi du mystère ?
Si tu as compris que l’Incorporel s’est fait homme pour toi, alors, c’est évident, tu peux exécuter son image humaine.
Puisque l’Invisible est devenu visible en prenant chair, tu peux exécuter l’image de celui qu’on a vu.
Puisque celui qui n’a ni corps ni forme ni quantité ni qualité, qui dépasse toute grandeur par l’excellence de sa nature,
lui qui, de nature divine, a pris la condition d’esclave s’est réduit à la quantité et à la qualité
et s’est revêtu des traits humains, grave donc sur le bois
et présente à la contemplation celui qui a voulu devenir visible.
Saint Jean Mansour, dit Damascène
Contre ceux qui rejettent les images, PG 94, col. 1239
cité dans L’Icône Image de l’invisible, Éléments de théologie, esthétique et technique, Egon Sendler, DDB 1981